Publié par Cercle Paul Morand

Un écrivain ne se comprend bien que dans son environnement.

Nous savons le rôle essentiel joué par les Hussards dans la renaissance de Paul Morand et que ces écrivains Nimier, Laurent, Déon, Blondin étaient proches de lui par leurs idées et leur conception de la vie.

C’est pourquoi il nous semble intéressant de publier ci-après le texte de présentation prononcé par Monsieur Xavier de Boissard à l’occasion d’une récente projection du film Un singe en hiver d’Henri Verneuil, adapté du roman de Blondin, dont les dialogues inoubliables sont de Michel Audiard et magistralement interprétés par Gabin et Belmondo.

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Un singe en hiver 

Roman 1959 

Film 1962 

 

 

Ce que nous allons voir ce soir n’est pas vraiment un film c’est l’œuvre d’un grand cinéaste qui avec un grand tandem d’acteurs (Gabin, Belmondo) se met au service d’une œuvre littéraire concoctée et mise en forme par un tandem de rêve (Blondin Audiard)

Entre vrais grands tout le monde se respecte !

Ce que nous allons voir c’est donc plus qu’un film, c’est un grand moment de littérature française avec des répliques extraordinaires, parfois très drôles, parfois plus nostalgiques, qui ont à l’époque scandalisé les bien-pensants et les ligues de vertu, ce qui est, je vous l’accorde, toujours de bon augure.

Pour moimême s’il y en a beaucoup d’autres, les six répliques les plus inoubliables sont :

1. Les deux déclarations d’Albert Quentin à sa femme Suzanne
- la première l’amenant à lui promettre de ne plus boire
- l’autre lui disant qu’elle est une épouse modèle
2. La différence entre ceux qui tutoient les anges et les pignoufs qu’ils laissent à leurs putasseries
3. L’importance des coquillages dans la paëlla
4. Le vin ou l’ivresse
5. Les considérations de Fourquet sur les remboursements par les assurances sociales

Au demeurant Verneuil, qui n’est pas un demi-sel, signe son film d’une dernière scène qui est un magnifique moment de cinéma, tout en restant parfaitement au service du roman :

Le petit singe égaré quAlbert a ‘’réchauffé et mis dans un train’’ retourne avec sa fille, chez lui, vers l’été de sa vie, pendant que lui, le vieil homme, celui qui a tout fait, repart seul vers l’hiver de la sienne. 

C’est très émouvant, intelligent et respectueux de Blondin comme d’Audiard chez qui tout n’est pas galéjade, bien loin s’en faut...

Bonne soirée !

 

Xavier de Boissard 

 

Blondin à propos de La nuit, le jour et toutes les autres nuits :

 « Faire du livre récent de Michel Audiard un événement parmi ces fredaines marginales relèverait d’un contre-sens monumental. Il nous met en présence d’un grand écrivain qui a beaucoup appris sans pour autant avoir rien oublié »

 

Audiard « Du La Rochefoucauld revu par Céline » (Laurent Dandrieu, critique et connaisseur auteur d’une encyclopédie du cinéma, VA été 2019 supplément ‘’La France de Michel Audiard’’)

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